La machine de Wimshurst

Une des machines à influence les plus répandues est la machine de Wimshurt. Elle se compose de deux plateaux identiques de verre verni \(A\) et \(B\) sur lesquels les constructeurs collent généralement des bandes de papier d'étain, et qui tournent en sens inverse.

Deux conducteurs diamétraux portent à leurs extrémités des balais \(aa'\), \(bb'\) qui frottent respectivement sur les plateaux \(A\) et \(B\).

Enfin des peignes métalliques \(PP'\) sont disposés pour recueillir l'électricité transportée par les plateaux, et communiquent avec les armatures d'un condensateur \(CC'\).

On se rendra compte du fonctionnement de cette machine sur le schéma ci-dessus où les deux plateaux sont représentés par des cercles inégaux. Nous supposons la machine en fonctionnement ; les flèches indiquent le sens de rotation des plateaux, et les signes indiquent la répartition et le sens des charges. L'influence du plateau \(A\) sur le conducteur diamétral \(bb'\) amène sur les parties du plateau \(B\) qui se trouvent sous ses balais des charges électriques, négatives en \(b'\), positives en \(b\). L'influence du plateau \(B\) amène de même sur le plateau \(A\) des charges , positives en \(a'\), négatives en \(a\). Ces charges, entraînées par la rotation, entretiennent la distribution figurée. En arrivant sous les peignes \(PP'\), les plateaux se déchargent : tous deux amènent au peigne \(P\) de l'électricité négative, et au peigne \(P'\) de l'électricité positive.

Nous avons supposé la machine amorcée : en fait, lorsqu'on réunit électriquement les peignes \(PP'\) en amenant au contact les boules \(MM'\), la machine s'amorce d'elle même si l'air n'est pas exceptionnellement humide, soit qu'il subsiste toujours des différences de potentiel entre les diverses parties, soit que le frottement des balais suffise à les créer.

Avec les machines à influence comme avec les machines à frottement, le potentiel maximum qu'on peut obtenir est limité, soit par la déperdition, soit par les aigrettes ou les étincelles qui peuvent jaillir entre les diverses parties de la machine ; quand ce potentiel maximum est atteint, la machine fonctionne comme une véritable source d'électricité à potentiel constant. Les machines de Wimshurst ordinaires permettent d'obtenir des différences de potentiel de \(100000 ~ \mathrm V\) ; MM Abraham et Villard en ont construit une qui permet de dépasser \(300000 ~ \mathrm {volts}\).