Introduction

Lorsque le nombre de pics Np est inférieur au nombre de carbones du composé Nc, Np < Nc, cela signifie qu'un signal (c'est à dire un pic à un déplacement chimique donné pour un environnement particulier) est attribuable à plus d'un seul carbone. Il se pose alors la problématique de l'isochronie et donc de l'« intégration ». Il faut en d'autres termes, déterminer si chaque pic correspond à un seul ou plus d'un carbone.

Tant que cette détermination n'est pas complète, les deux compteurs vus précédemment (compteur d'insaturation et compteur d'hydrogènes) ne peuvent pas être utilisés puisque l'on ne sait pas combien de fois tel ou tel carbone considéré intervient dans les deux comptages. Nous verrons malgré tout, que parfois ces compteurs peuvent être utilisés dans la recherche ou la vérification de la symétrie.

Dans tout ce qui suit, nous nous placerons dans des cas où la superposition de signaux n'est pas le fait d'une simple coïncidence. En effet, dans une telle situation, des carbones bien que non isochrones, mais ayant des environnements voisins, ont des signaux qui partagent une plage spécifique et peuvent donc coïncider fortuitement (par exemple deux \(\textrm{OCH}_3\) non isochrones dans une molécule). Cette situation est voisine de celle de la pseudo-isochronie vue en RMN du proton.

On peut aussi voir un \(\textrm C\) quaternaire du haut d'une plage (basse) se trouver au même déplacement chimique qu'un \(\textrm{CH}_3\) du bas d'une plage (haute) ; la superposition est encore plus dans ce cas le fruit du hasard, mais les expériences OR la révèlent.

En l'absence de telle pseudo-isochronie, la superposition de signaux de carbones est une preuve d'isochronie, soit partielle, soit plus importante. Il faut dans ce cas prévoir des symétries, partielles ou importantes dans la molécule. On peut envisager deux situations limites :

  • Np = Nc-1 ou Np = Nc-2 voire Np = Nc-3, alors il y a une symétrie partielle (sauf pour un composé en C6 pour lequel Np = Nc-3 est vraisemblablement une symétrie d'ordre 2, cas de l'hexane par exemple !)

  • Np = \(\frac{Nc}{n}\) ou Np = un entier de (\(\frac{Nc}{n}\)) + 1 où il y a vraisemblablement une symétrie d'ordre n.