Distribution géographique de l'hémoglobine S

En fait plusieurs millions de personnes sont porteuses de l'allèle \(\beta^{S}\), mais sa répartition est très particulière (figure 4 ou animation).

Les populations les plus atteintes par la drépanocytose se situent dans la zone périéquatoriale de l'Afrique de l'Ouest : Sénégal, Bénin, Zaïre et Angola, avec des fréquences de l'allèle S de l'ordre de 0,10 à 0,14 chez les adultes.

Les hétérozygotes sont très nombreux, de 25 à 40% des individus selon les régions.

La fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) est également élevée en Afrique de l'Est, mais elle décroît rapidement vers le nord et le sud. On retrouve l'allèle \(\beta^{S}\) à des fréquences non négligeables en Sicile et dans le sud de la Grèce. Il est relativement commun dans les populations du moyen orient et se retrouve en Arabie et en Inde.

Il est très rare dans les autres populations européennes et asiatiques, et absent dans les populations indigènes d'Amérique.

Question

Peut-on penser que des unions préférentielles entre individus apparentés soient susceptibles d'expliquer l'existence de fréquences d'hétérozygotes aussi élevées que celles rencontrées en Afrique de l'Ouest ?

  • Oui ?

  • Non ?

Réponse

En effet, les unions préférentielles entre individus apparentés ont pour effet de réduire la fréquence des hétérozygotes par rapport aux proportions de Hardy-Weinberg.

En Afrique de l'Ouest, avec une fréquence égale à de l'allèles \(\beta^{S}\) 0,14, la fréquence des hétérozygotes dans une population à l'équilibre de Hardy-Weinberg serait de 2 x 0,14 x 0,86 = 0,24.

La valeur de 0,40 observée dans la nature est au contraire bien supérieure à la valeur correspondant aux proportions de Hardy-Weinberg. Lorsque l'on observe un tel excès d'hétérozygotes il est impossible de l'expliquer par l'action des unions préférentielles entre individus apparentés. De plus, on voit que la fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) est très variable selon les régions. Ceci ne peut non plus s'expliquer par la seule action d'un mode d'union, qui elle ne modifie pas les fréquences alléliques.