Changements mérismatiques
Ce sont les méristèmes et eux seuls qui construiront le nouvel individu après la germination de la graine. Ils seront guidés dans cette tâche par le programme génétique inscrit dans l'ADN de leurs cellules. Pas à pas, ce programme - caractéristique de l'espèce - va se dérouler avec précision.
Il aboutira à la réalisation de la totalité du plan d'organisation de l'espèce considérée.
Chez les Angiospermes, le développement se déroule en plusieurs étapes se succédant dans le temps, entre la fécondation de l'oosphère en zygote, et la fructification produisant une nouvelle semence.
L'embryogenèse
La formation de l'embryon angiospermien est entièrement contrôlée par une partie - encore mal précisée - des gènes présents dans le noyau du zygote.
Ces gènes embryonnaires (GE), en plusieurs séquences d’événements, construiront un embryon. Le développement de l'embryon se fait sur le mode séquentiel.
L'appareil végétatif
Les conditions de vie redevenant favorables, au printemps dans nos régions, la germination de la graine est directement suivie par la construction de la plantule : c'est le premier élément d'un appareil végétatif dont la durée de vie est très variable.
En milieu extrême (une zone désertique, une pelouse de grande altitude, un rocher près du pôle, etc...), la plante, adaptée à ces conditions de vie précaires, bouclera son cycle en une quinzaine de jours.
Dans le sous-bois équilibré depuis des millénaires d'une forêt primaire, au contraire, le cycle pourra perdurer également plusieurs millénaires. C'est le cas de certains arbres (Pins, séquoias).
La phase végétative est sous le contrôle des gènes végétatifs (GV) des cellules méristématiques. En effet, au moment où la graine germe, les méristèmes apicaux qui s'y trouvent sont structurellement configurés en méristèmes végétatifs (MV). Dans leurs cellules, les gènes embryonnaires cessent de s'exprimer. Les gènes végétatifs qui prennent le relais du développement vont fonctionner différemment. Ils produisent des modules ou phytomères, unités de structure, s'empilant les uns sur les autres. Par cet empilement de phytomères est élaboré l'appareil végétatif.
Tous les modules sont fondamentalement identiques : seuls des détails secondaires les différencient. On exprime la chose en disant que le développement de l'appareil végétatif est itératif.
L'inflorescence
L'appareil végétatif déploie ses tiges, racines et feuilles, tant que le milieu est favorable à la "production végétale".
Si ce milieu redevient ingrat, les méristèmes végétatifs sont à nouveau remaniés, enclenchant l'évocation florale (ensemble de processus chargés d'assurer la survie de l'espèce).
Le méristème végétatif est remanié en méristème inflorescentiel (MI). Les gènes végétatifs ayant achevé leur fonction, ne s'expriment plus et les gènes inflorescentiels (GI) les remplacent. Fonctionnant sur le même mode, par itération, ils produisent des phytomères inflorescentiels.
Chaque espèce est caractérisée par un type d'inflorescence particulier. Toute inflorescence, en dernière analyse, regroupe un certain nombre de phytomères inflorescentiels, empilés sous la dictée du code génétique.
La fleur
Un ultime remaniement, au niveau des ramifications terminales de l'inflorescence, transforme le méristème inflorescentiel (MI) en méristème floral (MF).
Dans les cellules de MF, une dernière batterie de gènes regroupant les gènes floraux (GF) construit la fleur. L'organogénèse est séquentielle et non plus itérative.
Ses mécanismes se succèdent, produisant les diverses pièces florales : sépales, pétales, étamines et carpelles.