La tige

C'est généralement la partie aérienne de la plante. Elle est simple ou ramifiée suivant le nombre et la disposition des phytomères produits par les méristèmes caulinaires (cf. Appareil végétatif 1).

I _ Morphologie

Le port d'une plante est l'aspect qu'elle présente extérieurement, la silhouette qui la caractérise en la distinguant des autres espèces. La présence ou non de rameaux latéraux sur la tige, leur nombre, leur disposition, leur longueur, définissent le port d'un individu végétal.

  • Certaines plantes comme la gueule de loup (Antirrhinum majus), le glaieul (Gladiolus segetum), la dauphinelle (Delphinium staphysagria), présentent une tige formée d'un seul tenant.

    Un axe unique, prolongeant la racine au dessus du sol, porte feuilles et fleurs. Morphologiquement, une telle structure correspond à une succession de phytomères provenant tous d'un seul méristème : le méristème apical caulinaire. Ces phytomères, en se disposant les uns au dessus des autres, constituent un axe non ramifié plus ou moins long.

    Aucun bourgeon latéral - quand ils existent à l'aisselle des feuilles - ne s'est développé. En conséquence, aucun rameau latéral ne s'est déployé.

  • Une majorité de Spermaphytes réalisent une architecture différente en construisant leur tige. Aux phytomères alignés par le méristème principal, s'ajoutent ceux produits par le fonctionnement des nombreux méristèmes latéraux secondaires, tertiaires, etc...

Une grande variété de ports pourra être exprimée chez ces Spermaphytes : monopodes, sympodes, dichotomies... Parfois, la tige perd son caractère habituel d'axe aérien feuillé et présente des types biologiques originaux.

  • Un rhizome est un axe souterrain.

  • Un bulbe est également un axe souterrain raccourci, à feuilles transformées en écailles (bulbe d'oignon, de tulipe).

  • Un tubercule gorgé de substances nutritives a souvent valeur de tige morphologiquement.

  • Une tige, en adoptant un port grimpant gràce à divers mécanismes (crampons, vrilles,...), devient une liane ; en se gorgeant d'eau pour s'adapter à la sècheresse, une plante succulente adopte une allure globuleuse en "barrique".

II _ Anatomie

La zonation en trois ensembles, déjà établie dans l'axe de l'embryon, perdure dans la tige de la plante mature. Les tissus internes de celle-ci s'organisent en trois zones. Une coupe transversale dans une tige de luzerne (Medicago sp.) servira d'illustration à notre propos.

Fig. 01 : Vue générale d'une coupe transversale de tige

Le cylindre central occupe la quasi-totalité de la structure. Il comporte à sa périphérie une couronne de faisceaux xylémo-phloémiens (a) nombreux, de taille variable. Le centre de cette coupe est représenté par une moelle abondante.

L'écorce (b) est très réduite en taille : c'est une caractéristique d'anatomie de tige. Elle est limitée extérieurement par un tissu de revêtement (c). Quatre bosses donnent à cette coupe anatomique un aspect quadrilatéral.

Fig. 02 : Détail d'un secteur de la coupe

Les limites entre les trois zones décrites au premier point ( I _ ) sont plus visibles sur un agrandissement du cliché précédent. L'épiderme (a) est une assise de cellules de forme régulière, serrées les unes contre les autres. Certaines portent des formations pilifères.

Au niveau des bosses, plusieurs couches de cellules ont des parois épaissies en sclérenchyme (b). Le reste de l'écorce - 4 à 5 couches de cellules - est un parenchyme classique (c).

Les faisceaux vasculaires (d) s'interposent entre cette écorce et la moelle (e).

Fig. 03 : Détail d'un faisceau xylémo-phloèmien

Ce cliché indique nettement les divers tissus constituant le faisceau vasculaire. Xylème (x) et phloème (p) sont séparés par 2 à 3 couches de cellules parenchymateuses (c) qui figurent le cambium. Quelques cellules sclérenchymateuses, à paroi épaisse, font partie du péricycle (s).

Fig. 04 : Détail de l'écorce et de l'épiderme

A l'extérieur de la coupe anatomique, écorce et épiderme montrent les détails de leur structure.