Soit u un vecteur non nul de E.
Si u était un vecteur propre de f, il existerait un réel \lambda tel que f(u)=\lambda u, par suite f^2(u)=f(\lambda u)=\lambda f(u)=\lambda^2u.
Or f^2=-Id_E, donc f^2(u)=-u, d'où (\lambda^2+1)u=0, ce qui est absurde puisque u n'est pas nul et \lambda est réel.
Si la dimension de E était impaire, le polynôme caractéristique de f serait de degré impair, il aurait donc une racine réelle qui serait valeur propre de f : f admettrait des vecteurs propres ce qui est contraire au résultat précédent.
Autre démonstration : le déterminant de f est un nombre réel vérifiant (\det f)^2=\det(f^2)=\det(-Id_E)=(-1)^n.
Comme (\det f)^2 est un nombre positif, on en déduit que n est pair.
Soit u un vecteur non nul de E.
D'après la question précédente, u n'est pas vecteur propre de f donc u et f(u) ne sont pas colinéaires, et forment un système libre.
Le sous-espace vectoriel Fu de E engendré par u et f(u) admet donc (u,f(u)) comme base, il est de dimension 2.
Pour tout v appartenant à Fu, il existe \alpha et \beta tels que v=\alpha u+\beta f(u).
Alors f(v)=f(\alpha u+\beta f(u)))=\alpha f(u)-\beta u, donc f(v) appartient à Fu :
Fu est stable par f.
Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par f, et soit v un vecteur de E, v n'appartenant pas à F.
On suppose qu'il existe des réels \alpha et \beta tels que \alpha v+\beta f(v)\in F.
Comme F est stable par f, on en déduit que l'image par f de \alpha v+\beta f(v) appartient à F, cette image est -\beta v+\alpha f(v) ; comme F est un sous-espace vectoriel, toute combinaison linéaire de \alpha v+\beta f(v) et de -\beta v+\alpha f(v) appartient à F, en particulier \alpha(\alpha v+\beta f(v))\beta(-\beta v+\alpha f(v))=(\alpha^2+\beta^2)v appartient à F, ceci entraîne la relation \alpha^2+\beta^2=0, sinon le nombre \alpha^2+\beta^2 serait inversible dans \mathbb R et v appartiendrait à F, ce qui est contraire à l'hypothèse faite sur v.
Donc \alpha^2+\beta^2=0 et comme \alpha et \beta sont des réels, il vient \alpha=\beta=0.
On démontre la propriété (*) suivante :
L'espace vectoriel E possède une base de la forme (e_1,f(e_1),e_2,f(e_2),...,e_p,f(e_p)) (*).
Soit e1 un vecteur non nul de E et F1 soit le sous-espace de E engendré par e1 et f(e_1).
Si F1 est égal à E, la propriété (*) est démontrée car (e_1,f(e_1)) est une base de F1 (d'après la question 1).
Si F1 n'est pas égal à E, on sait de plus F1 que est stable par f, et il existe un vecteur e2 de E n'appartenant pas à F1.
Soit F2 le sous-espace de E engendré par e2 et f(e_2).
De même que F1, le sous-espace F2 est stable par f et admet (e_2,f(e_2)) comme base.
De plus, d'après la question 2, F_1\cap F_2=\{0\} donc la somme de F1 et F2 est directe et F_1\bigoplus F_2 admet (e_1,f(e_1),e_2,f(e_2)) comme base.
Si F_1\bigoplus F_2 est égal à E, la propriété (*) est démontrée.
Sinon il est immédiat qu'on a aussi F_1\bigoplus F_2 stable par f, et il existe un vecteur e3 de E n'appartenant pas à F_1\bigoplus F_2, et on recommence, F_1\bigoplus F_2 jouant le rôle du sous-espace F de la
question 2. On construira alors un sous-espace admettant (e_1,f(e_1),e_2,f(e_2),e_3,f(e_3)) comme base et stable par f.
Ce procédé s'achèvera au bout d'un nombre fini d'étapes, car E est de dimension finie.
On aura ainsi construit une base de E de la forme (e_1,f(e_1),e_2,f(e_2),...,e_p,f(e_p)).
On retrouve le fait que l'espace vectoriel E est de dimension paire n=2p.
Pour trouver le polynôme caractéristique de f, on considère la matrice de f dans la base (e_1,f(e_1),e_2,f(e_2),...,e_p,f(e_p)).
Comme f(f(e_i))=-e_i, cette matrice est la matrice carrée d'ordre 2p suivante :
M=\left(\begin{array}{cccccccc} 0&-1&0&0&\ldots&0&0& \\1&0&0&0&\ldots&0&0 \\ 0&0&0&-1&\ldots&0&0 \\0&0&1&0&\ldots&0&0 \\ \vdots&\vdots&\vdots&\vdots&\ldots&\vdots&\vdots \\ 0&0&0&0&\ldots&0&-1\\0&0&0&0&\ldots&1&0 \end{array}\right)
et \det(M-XI_{2p})=\left(\det\left(\begin{array}{cccccccc}-X&-1 \\1&-X\end{array}\right)\right)^p=(X^2+1)^p.