Pseudo isochronie

Dans le spectre du toluène, on peut s'attendre à observer trois types de protons aromatiques :

  • ceux en ortho du méthyle,

  • ceux en méta et

  • le proton en position para.

Comme vous pouvez le voir, au niveau de la RMN, la présence du groupement méthyle \(\textrm{CH}_3\textrm-\) n'introduit pas une différenciation suffisante au niveau des protons aromatiques.

D'un point de vue de la RMN, dans les spectres de routine effectués avec un appareil à 60 méga Hertz, on observe que la substitution d'un proton aromatique par un groupement aliphatique (méthyle, éthyle, propyle, ...) n'entraîne pas de modification notoire des densités électroniques au niveau des autres protons portés par le noyau aromatique. On observe donc une pseudo isochronie. Le signal est un singulet.

Lorsque les déplacements chimiques, bien que voisins, sont suffisamment différenciés, on arrive parfois à un système complexe, non interprétable par les méthodes simples que nous avons proposées.

C'est le cas par exemple du spectre de l'ortho dichloro benzène.

C'est aussi le cas du chloro-1 bromo-2 éthane pour lequel on pouvait s'attendre soit à deux triplets, soit à une pseudo isochronie. Un tel système n'est interprétable que grâce au recours de calculs sur ordinateur. (spectres du deuxième ordre).

Nous retrouvons aussi cette situation pour les deux méthylènes de cette molécule, alors que cette fois-ci les protons aromatiques résonnent sous la forme d'un signal plus simple (signal de type AB).

En effet, le groupement \(\textrm{NO}_2\) induit au niveau des protons en ortho un déblindage nettement supérieur au couplage \(\textrm{}^3\textrm J\) vicinal ortho. Le système peut alors être considéré comme interprétable au premier ordre, chaque proton subit le couplage ortho du seul proton voisin. On obtient deux doublets.