Cinétique d'oxydation

Partie

Question

On réalise l'oxydation des ions iodures \(I^{-}\) par les ions péroxodisulfate \(S_{2}O_{8}^{2−}\) suivant les conditions de concentration et de températures suivantes :

Expérience n°

\([I^{-}]\)

\((10^{-2} \textrm{mol .l}^{-1})\)

\([S_{2}O_{8}^{2-}]\)

\((10^{-2} \textrm{mol .l}^{-1})\)

Température

Catalyseur

1

2

1

20

2

4

2

20

3

2

1

35

4

4

2

35

5

2

1

20

quelques gouttes de

sulfate de Fe III

Donner l'équation-bilan de la réaction d'oxydation.

A partir de la représentation graphique de la cinétique de l'oxydation des ions iodures \(I^{-}\) par les ions péroxodisulfates \(S_{2}O_{8}^{2−}\), déterminer les valeurs des vitesses instantanées pour les expériences 1 et 4 ( Nous avons représenté les tangentes à l'origines des courbes 1 et 4).

Aide simple

Compléter l'équation - bilan :

\(S_{2}O_{8}^{2−} + 2I^{-} \rightleftarrows\)

Aide détaillée

La vitesse instantanée, à \(t = 0\), est reliée à la pente de la tangente à l'origine de la courbe représentative de la cinétique de la réaction d'oxydation.

Solution simple

Par graphique, nous obtenons :

pour l'expérience 1 : \(v_1 = \mathrm{4,86} \cdot 10^{-5} \textrm{ mole.min }^{-1}\)

pour l'expérience 4 : \(v_2 = \mathrm{6,6} \cdot 10^{-4} \textrm{ mole.min }^{-1}\)

Solution détaillée

L'équation-bilan de la réaction s'écrit :

\(S_{2}O_{8}^{2−} + 2I^{-} \rightleftarrows I_{2} + 2 {SO}_{4}^{2-}\)

Si \(\Delta x\) représente le nombre de moles d'iode \(I_2\), formé pendant le temps \(\Delta t\), la vitesse moyenne de la réaction est définie par \(v_{m} = \frac{\Delta x}{\Delta t}\) et la vitesse instantanée par \(v_ = \frac{\Delta x}{\Delta t}= \displaystyle{\lim_{\Delta t \to 0} \frac{\Delta x}{ \Delta t}}\).

La méthode graphique de détermination de v consiste à mesurer la pente de la tangente à l'origine de la courbe représentative de la cinétique de réaction.

Pour l'expérience 1 :

\(v_{1} = \frac{dx}{dt} = \frac{MN}{OM} = \frac{\mathrm{2,4} \cdot 10^{-3}}{70} =\mathrm{4,86} \cdot 10^{-5} \textrm{ mole.min }^{-1}\)

Pour l'expérience 4 :

\(v_{4} = \frac{dx}{dt} = \frac{M'N'}{OM'} = \frac{\mathrm{1,32} \cdot 10^{-2}}{20} = v_2 = \mathrm{6,6} \cdot 10^{-4} \textrm{ mole.min }^{-1}\)

Question

On rappelle le tableau des expériences :

Expérience n°

\([I^{-}]\)

\((10^{-2} \textrm{mol .l}^{-1})\)

\([S_{2}O_{8}^{2-}]\)

\((10^{-2} \textrm{mol .l}^{-1})\)

Température

Catalyseur

1

2

1

20

2

4

2

20

3

2

1

35

4

4

2

35

5

2

1

20

quelques gouttes de

sulfate de Fe III

A partir des cinq expériences ci-dessus, déterminer l'influence des facteurs "concentration, "température" et "catalyseur" sur la cinétique de la réaction.

Aide simple

Comparer les expériences entre elles, en fonction du seul facteur qui diffère.

Pour la concentration, voir par exemple les expériences 1 et 2.

Pour la température, voir les expériences 1 et 3.

Pour le catalyseur, trouver celle à associer à l'expérience 5.

Aide détaillée

A comparer (1 et 2) ou (3 et 4) pour la concentration puis (1 et 3) ou (2 et 4) pour la température, enfin (1 et 5) pour le catalyseur.

Solution détaillée

Influence des différents facteurs

La concentration :

comparons les expériences (1 et 2) ou (3 et 4).

Pour la même température, les concentrations sont doubles dans l'expérience 2 (ou 4).

La vitesse de réaction est une fonction de la concentration des produits en présence.

Vérification expérimentale :

La concentration

La température :

Comparons les expériences (1 et 3) ou (2 et 4).

Pour les mêmes concentrations, (1 et 3) ou (2 et 4), l'élévation de température favorise l'augmentation de la vitesse de réaction.

Vérification expérimentale :

La température

Le catalyseur :

Comparons les expériences (1 et 5).

Pour une même température et même concentration, la présence de sulfate de Fe III, accélère la vitesse de réaction.

Vérification expérimentale

Le catalyseur

Question

On donne les potentiels normaux d'oxydoréduction des couples suivants :

\(S_{2}O_{8}^{2-}/{SO}_{4}^{2-}\)

\(E = \mathrm{2,01} \textrm{ volts}\)

\(I_{2}/I-\)

\(E = \mathrm{0,54} \textrm{ volts}\)

\({Fe}^{3+}/{Fe}^{2+}\)

\(E = \mathrm{0,77} \textrm{ volts}\)

Interpréter le rôle catalytique des ions \({Fe}^{2+}\) dans la réaction d'oxydoréduction des ions iodures par les ions péroxodisulfate.

Aide simple

Classer ces trois couples en fonction de leur potentiel d'oxydoréduction.

Voir les réactions d'oxydation possibles pour ces trois couples d'oxydoréduction.

Aide détaillée

Compléter les réactions d'oxydation :

(I) : \(S_{2}O_{8}^{2-} + 2 I^{-} \to\)

(II) : \(S_{2}O_{8}^{2-} + 2 Fe^{2+} \to\)

(III) : \(2 {Fe}^{3+} + 2 I^{-} \to\)

et remarquer que (I) = (II) + (III)

Solution simple
  • Classer les 3 couples en fonction de leur potentiel d'oxydoréduction décroissant.

  • Tout oxydant de potentiel \(E_1\) oxyde un réducteur de potentiel \(E_2 < E_1\).

  • Réactions d'oxydoréduction :

    (I) : \(S_{2}O_{8}^{2-} + 2 I^{-} \to 2 {SO}_{4}^{2-} + I_{2}\)

    (II) : \(S_2O_{8}^{2-} + 2 Fe^{2+} \to 2 {SO}_{4}^{2-} + 2 Fe^{3+}\)

    (III) : \(2 Fe^{3+} + 2 I^{-} \to 2 {Fe}^{2+} + I_{2}\)

  • Nous avons l'égalité (I) = (II) + (III). Ces deux dernières réactions entre ions de signes contraires entrent plus rapidement en réaction alors que la réaction (I) entre ions de même signe et dont la répulsion électrostatique ne favorise pas le transfert électronique par l'oxydoréduction.

Solution détaillée

En classant les trois couples suivant les valeurs décroissantes de leur potentiel d'oxydoréduction on a :

\(S_{2}O_{8}^{2-}/{SO}_{4}^{2-}\)

\(E = \mathrm{2,01} \textrm{volts}\)

\({Fe}^{3+}/{Fe}^{2+}\)

\(E = \mathrm{0,77} \textrm{ volts}\)

\(I_{2}/I^{-}\)

\(E = \mathrm{0,54} \textrm{ volts}\)

L'oxydant d'un couple de potentiel \(E_1\) oxyde le réducteur d'un autre couple de potentiel \(E_2 < E_1\). On obtient les cas possibles :

(I) : \(S_{2}O_{8}^{2-} + 2 I^{-} \to 2 {SO}_{4}^{2-} + I_{2}\)

(II) : \(S_2O_{8}^{2-} + 2 Fe^{2+} \to 2 {SO}_{4}^{2-} + 2 Fe^{3+}\)

(III) : \(2 Fe^{3+} + 2 I^{-} \to 2 {Fe}^{2+} + I_{2}\)

La réaction (I) est le résultat de la somme des réactions (II) et (III).

Montrons que les réactions (II) et (III) sont plus rapides que la réaction (I). En effet, la réaction (I) est une réaction entre ions chargés négativement et une certaine répulsion électrostatique freine le transfert électronique pour l'oxydoréduction. Les réactions (II) et (III) sont des réactions entre ions dont les charges sont de signes contraires : l'attraction des charges favorise la rencontre et l'oxydoréduction est plus rapide que pour la réaction (I).

Question

La constante de vitesse \(k\) pour la réaction \(S_{2}O_{8}^{2-} + 2I^{-} \rightleftarrows I_{2} + 2{SO}_{4}^{2-}\) est mesurée en fonction de la température Kelvin.

\(T(K)\)

\(770\)

\(790\)

\(810\)

\(830\)

\(k\)

\(\mathrm{0,064}\)

\(\mathrm{0,15}\)

\(\mathrm{0,55}\)

\(\mathrm{0,68}\)

On a porté sur du papier "semi-log" les points expérimentaux (\(\log k\) en ordonnée et \(10^{3}/T\) en abscisse). Peut-on prévoir la forme de la fonction \(k = f (1/T)\) ? Calculer l'énergie d'activation \(E_a\) et en déduire la constante \(A\) de la relation d'Arrhenius.

Aide simple

L'obtention d'une droite en papier "semi-log" suggère la forme de la fonction \(k = f(1/T)\).

La loi d'Arrhenius est de la forme :

\(k = A \exp \left(-\frac{E_{a}}{RT}\right)\)

Aide détaillée

Le calcul de l'énergie d'activation s'obtient à partir de deux couples de valeurs \((k,T)\).

Solution simple

Pour deux couples \((k_{1},T_{1})\) et \((k_{2},T_{2})\), l'énergie d'activation sera :

\(-\frac{E_{a}}{R} = \frac{T_{1}T_{2}}{T_{1} - T_{2}} \ln \frac{k_{2}}{k_{1}}\)

et \(E_{a} = + \mathrm{223 800 } \textrm{ J.mol}^{-1}\), puis

\(A= k_{1} \exp \left(\frac{E_{a}}{RT_{1}}\right) \approx \mathrm{9,7} . 10^{13} \textrm{mole. m}^{-3} . \textrm{ s}^{-1}\)

Solution détaillée

La représentation linéaire en papier "semi-log" d'une fonction \(k = f (1/T)\) suggère une fonction exponentielle, décroissante car la droite a une pente négative.

Nous représentons donc, par la loi d'Arrhenius, cette constante de vitesse :

\(k = A \exp \left(- \frac{E_{a}}{RT}\right)\)\(A\) est une constante

Déterminons l'énergie d'activation \(E_a\) par élimination de la constante \(A\) par le rapport \(k_2 / k_1\) :

\(k_{1} = A \exp\left(-\frac{E_{a}}{RT_{1}}\right) \textrm{ et } k_{2} = A \exp \left(-\frac{E_{a}}{RT_{2}}\right)\)

d'où \(\ln \frac{k_{2}}{k_{1}} = -\frac{E_{a}}{R} \left(\frac{T_{1} - T_{2}}{T_{1}  T_{2}}\right)\), et

\(E_{a} = +25172 ~R = +223800 \textrm{ J . mol}^{-1}\)

on en déduit la constante de la loi d'Arrhenius :

\(A = k_{1} \exp \left(\frac{E_{a}}{RT_{1}}\right) = \mathrm{6,4} \times 10^{-2} \exp \left(\frac{223800}{\mathrm{8,314} \times 770}\right)\)

\(A \approx \mathrm{9,7} \cdot 10^{13} \textrm{ mole .m}^{-3}. \textrm{s}^{-1}\)