Action de l'hydrogène : synthèse de l'ammoniac

La réaction-bilan de formation de l'ammoniac est :

\(\textrm N_2\textrm{(g)} + 3\textrm H_2\textrm{(g)} \leftrightarrow 2\textrm{NH}_3\textrm{(g)}\)

\(\Delta H°_{298\mathrm{K}}=-92\mathrm{kJ.mol^{-1}}\)

\(\Delta S°_{298\mathrm{K}}=-198\mathrm{J.mol^{-1}.K^{-1}}\)

Un réacteur pour la synthèse de l'ammoniac

Un réacteur pour la synthèse de l'ammoniac

De ces données thermodynamiques, on en déduit que :

  • la formation de l'ammoniac est exothermique (elle dégage de la chaleur),

  • la réaction sera spontanée dans le sens de la formation de l'ammoniac lorsque \(\Delta G°(T)\leq{}0\), soit pour \(T\leq{}192 °\textrm C\) soit \(465 \textrm K\).

Ceci implique qu'on ne peut pas procéder à haute température. Or à basse température, la réaction est beaucoup trop lente ! On a donc recours à un catalyseur, à base de fer ou d'autres métaux, qui active la rupture des liaisons dans les molécules de \(\textrm N_2\), \(\textrm H_2\) et \(\textrm{NH}_3\). C'est le procédé Haber.

Rendement thermodynamique théorique de la conversion du diazote en ammoniac en fonction de la pression et de la température

On peut calculer de façon précise le rendement théorique en ammoniac pour différentes valeurs de la pression et de la température, comme indiqué au graphe ci-dessus. Lorsque le rendement vaut 0,5 et la pression vaut 1, on retrouve la température d'inversion de \(465 \textrm K\).

En fait, à cause des limitations cinétiques, on opère à une température de \(450 °\textrm C\) pour une pression de \(200 \textrm{atm}\), comme le suggère le graphe ci-dessous :

Comparaison des rendements théorique et effectif en ammoniac en fonction de la température pour une pression de 200 atm