Les hydrures

Dans le cas des hydrure de type \(\textrm{AH}\), il faut mélanger l'orbitale \(1\textrm s\) de l'hydrogène aux orbitales \(2\textrm s\) et \(2\textrm p_z\) de l'autre atome. On obtient alors trois combinaisons de symétrie \(\sigma\). Les autres orbitales \(2\textrm p\) restent purement atomiques. Elles sont dites non-liantes.

L'orbitale \(1\textrm s\) de l'atome lourd est d'énergie suffisamment basse pour que l'on puisse négliger son interaction avec l'orbitale de l'hydrogène. C'est une orbitale de coeur, pratiquement insensible aux interactions intermoléculaires.

ExempleLa molécule LiH

Le cas de la molécule \(\textrm{LiH}\) est présenté ci-dessous. \(\textrm H\) est plus électronégatif que \(\textrm{Li}\) et son orbitale \(1\textrm s\) est d'énergie plus basse que les orbitales de valence de \(\textrm{Li}\).

Le diagramme de corrélation est représenté qualitativement ci-contre.

Dans la première OM, les signes des coefficients sont tels que toutes les interactions sont liantes.

Dans la dernière, elles sont toutes antiliantes.

Dans la seconde, l'interaction \(1\textrm s_\textrm H/2\textrm s_\textrm{Li}\) est antiliante et l'interaction \(1\textrm s_\textrm H/2\textrm p_\textrm{Li}\) est liante, ce qui confère à cette OM une nature quasi non-liante, par compensation des effets.

L'ordre de liaison est égal à 1, comme dans le modèle Lewis.

ExempleLa molécule HF

Dans le cas de la molécule \(\textrm{HF}\), c'est le fluor qui est l'élément le plus électronégatif. La très forte différence d'électronégativité permet de ne considérer que le mélange des orbitales \(1\textrm s\) de \(\textrm H\) et \(2\textrm p_z\) de \(\textrm F\) : l'orbitale \(2\textrm s_\textrm F\) est en effet d'énergie très basse par rapport à l'hydrogène.

Le diagramme de corrélation fait apparaître trois orbitales atomiques non liantes. Elles décrivent les paires non liantes du fluor.

L'ordre de liaison est égal à 1. Le modèle des OM et le modèle de Lewis sont en accord.