Propriétés de la relation binaire " A est semblable à B "

PropriétéPropriétés de la relation de similitude sur \mathcal M_n(\mathbf K)

La relation binaire " être semblable à ...", définie sur \(\mathcal M_n(\mathbf K)\), est appelée relation de similitude. Elle possède les propriétés suivantes :

  1. Si \(\mathcal A\) est une matrice de ,\(\mathcal A\) est semblable à elle même (on dit que la relation est réflexive).

  2. Soient \(\mathcal A\) et\( \mathcal B\) deux matrices de \(\mathcal M_n(\mathbf K)\). Si \(\mathcal A\) est semblable à \(\mathcal B\), alors \(\mathcal B\) est semblable à \(\mathcal A\) (on dit que la relation est symétrique).

  3. Soient\( \mathcal A, \mathcal B \textrm{ et } \mathcal C\) trois matrices de \(\mathcal M_n(\mathbf K)\) . Si \(\mathcal A\) est semblable à \(\mathcal B\), et \(\mathcal B\) est semblable à\( \mathcal C\), alors \(\mathcal A\) est semblable à \(\mathcal C\) (on dit que la relation est transitive).

Remarque

Une relation binaire possédant les trois propriétés, réflexive, symétrique et transitive est appelée relation d'équivalence. Donc la relation binaire définie sur \(\mathcal M_n(\mathbf K)\) " \(\mathcal A\) est semblable à \(\mathcal B\) " est une relation d'équivalence sur \(\mathcal M_n(\mathbf K)\).

ComplémentVocabulaire

Compte tenu de ces propriétés, on peut dire indifféremment que la matrice \(\mathcal A\) est semblable à la matrice \(\mathcal B\) ou que les matrices \(\mathcal A\) et \(\mathcal B\) sont semblables.

PreuvePreuve des propriétés

Elles sont basées sur les propriétés des matrices inversibles.

  1. Comme la matrice unité\( \mathcal I_n\) est inversible, d'inverse \(\mathcal I_n^{-1}= \mathcal I_n\),

    on peut écrire :  \(\mathcal I_n \mathcal A \mathcal I_n^{-1}=\mathcal A\), ce qui prouve que \mathcal A est semblable à elle-même (\( \mathcal P= \mathcal I_n\)).

  2. Soient \(\mathcal A\) et \(\mathcal B\) deux matrices de \(\mathcal{M}_n(\mathbf K)\). Si \(\mathcal A\) est semblable à \(\mathcal B\), il existe une matrice inversible\( \mathcal P\) de \(\mathcal{M}_n(\mathbf K)\) telle que \(\mathcal A=\mathcal P\mathcal B\mathcal P^{-1}\). Si on multiplie les deux membres de cette égalité, à gauche par \(\mathcal P^{-1}\) et à droite par \(\mathcal P\), on obtient l'égalité \(\mathcal P^{-1}\mathcal A\mathcal P=\mathcal B\).

    Elle peut aussi être écrite sous la forme \(\mathcal P^{-1}\mathcal A(\mathcal P^{-1})^{-1}=\mathcal B\) puisque l'on a vu que \(\mathcal P^{-1}\) était inversible, d'inverse \(\mathcal P\) ; cela permet de conclure.

  3. Soient \(\mathcal A, \mathcal B\) et\( \mathcal C\) trois matrices de \(\mathcal{M}_n(\mathbf K)\). Si \(\mathcal A\) est semblable à\( \mathcal B\), et \(\mathcal B\) est semblable à \(\mathcal C\), il existe deux matrices inversibles \(\mathcal P\) et\( \mathcal Q\) de \(\mathcal{M}_n(\mathbf K)\) telles que \(\mathcal A=\mathcal P\mathcal B\mathcal P^{-1}\) et \(\mathcal B=\mathcal Q\mathcal C\mathcal Q^{-1}\). Alors on a

    \(\mathcal A=\mathcal P(\mathcal Q\mathcal C\mathcal Q^{-1})\mathcal P^{-1}=(\mathcal P\mathcal Q)\mathcal C(\mathcal Q^{-1}\mathcal P^{-1})\) Or on a vu, dans les propriétés des matrices inversibles, que si \(\mathcal P\) et \(\mathcal Q\) sont des matrices inversibles, la matrice \(\mathcal{PQ}\) l'est aussi et \((\mathcal P\mathcal Q)^{-1}=\mathcal Q^{-1}\mathcal P^{-1}\) . L'égalité précédente peut donc s'écrire \(\mathcal A=(\mathcal P\mathcal Q)\mathcal C(\mathcal P\mathcal Q)^{-1}\) ; cela prouve que les matrices \(\mathcal A\) et \(\mathcal C\) sont semblables.