Ensemble R^N. Structure algébrique, structure d'ordre

Les suites réelles étant des applications de dans \mathbb R, on définit des opérations sur l'ensemble \mathbb R^{\mathbb N} des suites réelles à partir des opérations sur \mathbb R (cf. cours d'algèbre). De même pour la relation d'ordre à partir de la relation d'ordre sur \mathbb R. Ainsi \mathbb R^{\mathbb N} muni des deux lois :

  • addition (définie pour (u_n) et (v_n) \in\mathbb R^{\mathbb N} par (u_n)+(v_n) =(u_n+v_n) )

  • multiplication par un réel (définie pour \lambda\in\mathbb R et (u_n)\in\mathbb R^{\mathbb N} par \lambda(u_n)=(\lambda u_n)).

est un espace vectoriel sur \mathbb R. L'élément neutre de l'addition est la suite nulle:

(0)\quad(\forall n\in\mathbb N,u_n=0)

Exemple

L'ensemble des suites qui vérifient \displaystyle{(\forall n\in\mathbb N)\quad u_{n+2}=u_{n+1}+u_n} est un sous-espace vectoriel de \mathbb R^{\mathbb N}.

On peut également définir sur \mathbb R^{\mathbb N} la multiplication pour (u_n) et (v_n)\in\mathbb R^{\mathbb N} par

\displaystyle{(u_n)(v_n)=(u_nv_n)}

\mathbb R^{\mathbb N} devient un anneau commutatif unitaire dont l'élément unité est la suite

\displaystyle{(1)\quad(\forall n\in\mathbb N,u_n=1)}

Remarque

L'anneau \mathbb R^{\mathbb N} admet des diviseurs de 0, c'est à dire que le produit de deux suites non nulles peut être la suite nulle.

Ainsi soient (u_n) et (v_n) deux suites définies par :

{\left\{\begin{array}{ll}u_0=1, &\\u_{n}=0 & n\geq 1\end{array}\right.}

{\left\{\begin{array}{ll}v_0=0, &\\v_{n}=1 & n\geq 1\end{array} \right.}

On a (u_n)\neq(0),(v_n)\neq0,(u_n)(v_n)=(0) .

L'anneau \mathbb R^{\mathbb N} n'est donc pas un corps ; toutefois si, pour tout entier n, u_n est différent de 0, on peut définir l'inverse de la suite (u_n) qui est la suite

\frac{1}{(u_n)}=\Big(\frac{1}{u_n}\Big).

Relation d'ordre sur \mathbb R^\mathbb N

Définition

Soient (u_n) et (v_n) deux suites réelles ; on dit que (v_n) majore (u_n) ou (u_n) minore (v_n) si l'on a :

\forall n\in\mathbb N,u_n\leq v_n

On note (u_n)\leq(v_n).

On vérifie immédiatement qu'il s'agit d'une relation d'ordre et que cet ordre n'est pas total. Deux suites quelconques ne sont pas en général comparables.

Exemple

  1. On considère à nouveau la suite \displaystyle{\left(\frac{1}{n+(-1)^n\sqrt n}\right)}_{n\geq 2}.

    Les inégalités n+(-1)^n\sqrt n\geq n-\sqrt n>0 entraînent : \displaystyle{\forall n\geq 2,\frac{1}{n+(-1)^n\sqrt n}\leq\frac{1}{n-\sqrt n}}

    La suite \displaystyle{\left(\frac{1}{n+(-1)^n\sqrt n}\right)}_{n\geq 2} est majorée par la suite \displaystyle{\left(\frac{1}{n-\sqrt n}\right)_{n\geq 2}}

  2. La suite \displaystyle{\left(\frac{\cos n}{n}\right)_{n\geq 1}} vérifie \displaystyle{\forall n\geq 1,\left\vert\frac{\cos n}{n}\right\vert\leq\frac{1}{n}}.

    Elle est majorée en valeur absolue par la suite \Big(\frac{1}{n}\Big)_{n\geq 1}.

Sur \mathbb R^{\mathbb N} la relation : \prec

(u_n)\prec(v_n) si \exists n_0\in\mathbb N,\forall n\geq n_0,u_n\leq v_n

est une relation d'ordre.

Vrai ou faux?

  • Vrai

  • Faux