Sous-espaces vectoriels de R^3
Partie
Question
Soient les sous-espaces vectoriels de suivants :
F=\left\{(x,y,z)\in\mathbb R^3,y=z=0\right\}
G=\left\{(x,y,z)\in\mathbb R^3, x=y\right\}
H=\left\{(x,y,z)\in\mathbb R^3,x+z=y\right\}
Montrer que F et G sont des sous-espaces supplémentaires.
Les sous-espaces F et H sont-ils supplémentaires ?
Les sous-espaces G et H sont-ils supplémentaires ?
Aide détaillée
Pour démontrer le 1., prendre un élément u=(x,y,z) de \mathbb R^3, et chercher la forme d'un élément v de F et d'un élément w de G, tels que u=v+w.
En déduire des égalités sur les coordonnées de ces trois vecteurs.
Pour démontrer le 2. et le 3., on peut commencer par déterminer l'intersection des deux sous-espaces, et si elle est réduite au vecteur nul, continuer comme dans le 1. .
Aide méthodologique
Pour vérifier que des sous-espaces sont supplémentaires ou ne le sont pas, on peut utiliser une des deux propriétés caractéristiques :
Deux sous-espaces vectoriels F et G d'un \mathbf K\textrm{-espace} vectoriel E sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E si et seulement si tout élément de E s'écrit d'une manière unique comme la somme d'un élément de F et d'un élément de G.
Deux sous-espaces vectoriels F et G d'un \mathbf K\textrm{-espace} vectoriel E sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E si et seulement si E=F+G et F\cap G=\left\{0\right\}.
La deuxième propriété est plus adaptée pour les questions 2. et 3., car si on commence, ce qui est le plus facile, par déterminer l'intersection des deux sous-espaces et si celle-ci n'est pas réduite au vecteur nul, cela termine la démonstration.
autre méthodologie : on peut montrer que F\cap G=\left\{0\right\} et calculer les dimensions de F et de G (voir "sous-espaces vectoriels de dimension finie").
Aide à la lecture
Les trois ensembles donnés F, G et H sont bien des sous-espaces vectoriels de \mathbb R^3. Des démonstrations de ces résultats sont proposées dans les exercices guidés sur les sous-espaces vectoriels.
Solution détaillée
1. On va se servir de la propriété caractéristique suivante :
Propriété :
Deux sous-espaces vectoriels F et G d'un \mathbf K\textrm{-espace} vectoriel E sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E si et seulement si tout élément de E s'écrit d'une manière unique comme la somme d'un élément de F et d'un élément de G.
Soit u=(x,y,z)\in\mathbb R^3, et cherchons v appartenant à F et w appartenant à G tels que u=v+w.
\begin{array}{lll}v\in F&\Leftrightarrow&\exists x'\in\mathbb R,v=(x',0,0)\\w\in G&\Leftrightarrow&\exists(x'',z'')\in\mathbb R^2,w=(x'',x'',z'')\\u=v+w&\Leftrightarrow&(x,y,z)=(x',0,0)+(x'',x'',z'')\\&\Leftrightarrow&(x,y,z)=(x'+x'',x'',z'')\end{array}
or (x,y,z)=(x'+x'',x'',z'')\Leftrightarrow(z''=z,x''=y,x'=x-y).
Ceci prouve, pour tout vecteur u=(x,y,z) de \mathbb R^3, l'existence de v=(x-y,0,0) appartenant à F
et de w=(y,y,z) appartenant à G tels que u=v+w, et l'unicité de ce choix.
2. Dans ce cas, puisque le résultat n'est pas donné, il est plus facile de commencer par déterminer l'intersection des deux sous-espaces vectoriels et de se servir de la propriété caractéristique suivante :
Propriété :
Deux sous-espaces vectoriels F et H d'un \mathbf K\textrm{-espace} vectoriel E sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E si et seulement si E=F+G et F\cap G=\left\{0\right\}.
Soit u=(x,y,z) un élément de F\cap H, donc u appartient à F et u appartient à H, ce qui équivaut à :
y=z=0 et x+z=y, donc u=(x,y,z)\in F\cap H\Leftrightarrow(x=y=z=0) donc F\cap G=\{0\}.
Cherchons ensuite si \mathbb R^3=F+H.
Soit u=(x,y,z)\in\mathbb R^3, et cherchons v appartenant à F et w appartenant à H tels que u=v+w.
\begin{array}{lll}v\in F&\Leftrightarrow&\exists x'\in\mathbb R, v=(x',0,0)\\w\in H&\Leftrightarrow&\exists(x'',z'')\in\mathbb R^2,w=(x'',x''+z'',z'')\\u=v+w&\Leftrightarrow&(x,y,z)=(x'',0,0)+(x'',x''+z'',z'')\\&\Leftrightarrow&(x,y,z)=(x'+x'',x''+z'',z'')\end{array}
or (x ,y,z)=(x'+x'',x''+z'',z'')\Leftrightarrow(z''=z,x''=y-z,x'=x-y+z).
Ceci prouve, pour tout vecteur u=(x,y,z) de \mathbb R^3, l'existence de v=(x-y+z,0,0) appartenant à F
et de w=(y-z,y,z) appartenant à H tels que u=v+w, (on remarque ici aussi l'unicité de ce choix).
Remarque :
G et H sont tous deux des supplémentaires de F. Ceci est un exemple de la non unicité du supplémentaire d'un sous-espace vectoriel donné.
3. Dans ce cas aussi, on commence par regarder l'intersection de G et de H.
Soit u=(x,y,z) un élément de G\cap H, donc u appartient à G et u appartient à H, ce qui équivaut à :
x=y et x+z=y, donc u=(x,y,z)\in G\cap H~~\Leftrightarrow~~(x=y et z=0).
Par exemple l'élément (1,1,0) appartient à G\cap H. Les sous-espaces G et H ne sont pas supplémentaires.
Remarque :
On peut aussi constater, au lieu de déterminer G\cap H, que le vecteur (1,1,0), non nul, appartient à G et à H, cela suffit pour prouver que l'intersection de G et de H n'est pas réduite au vecteur nul.