Mise à l'épreuve du modèle

Il est toujours indispensable de mettre à l'épreuve un modèle en posant des questions du type : "Que se passerait-il si ...?", et en prévoyant les réponses attendues si le modèle est exact. Il convient alors de réaliser les expériences correspondantes et de voir si les résultats sont conformes ou non avec les prévisions. Ceci conduit, soit à conserver le modèle, soit à le rejeter et à en proposer un nouveau qui explique les résultats obtenus.

Question

Dans le cas de la drépanocytose, que se passerait-il si une population présentant une fréquence élevée de l'allèle \(\beta^{S}\) n'était plus sujette au paludisme ?

  1. La fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) augmenterait ?

  2. La fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) diminuerait ?

  3. La fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) resterait à l'état d'équilibre ?

Réponse

Il s'agit en fait de la réponse 2 ! !

Dans ces nouvelles conditions l'avantage des hétérozygotes disparaîtrait et on se retrouverait dans un cas où w1 w2 > w3. La fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) diminuerait progressivement et tendrait à être éliminée. En fait c'est ce que l'on observe chez les populations noires américaines, transplantées d'Afrique au cours des XVIIème et XVIIIème siècles.

Aux États-Unis, le paludisme ne sévit pas et la fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) a considérablement diminué chez les noirs américains où elle n'est que d'environ 0,04 aujourd'hui.

Il convient cependant de noter que les populations noires et blanches américaines ne sont pas isolées et que la diminution de la fréquence de l'allèle \(\beta^{S}\) pourrait aussi être due, au moins en partie, au flux génique entre populations.