Alcènes

Les protons éthyléniques des alcènes subissent un déblindage sensible, comme vous pouvez le voir sur le spectre du ditertiobutyléthylène.

Les protons des méthyles du groupe tertiobutyle, en violet, résonnent dans le domaine classique des alcanes, du fait de leur éloignement de la double liaison.

Par contre, les protons éthyléniques, en orange, sont fortement déblindés.

La différence d'électronégativité entre le carbone \(sp^2\) (trigonal) et le carbone \(sp^3\) (tétragonal) ne suffit pas à expliquer ce déblindage... L'importance du phénomène observé nous oblige à envisager d'autres causes.

Si toutes les liaisons sigma présentent une distribution de la densité électronique selon une symétrie axiale, il n'en va plus de même pour une liaison \(\pi.\)

Pour cette dernière, on observe deux zones à densité électronique non nulle, séparées par un plan de symétrie nodal qui se confond avec le plan moléculaire.

Sous l'effet du champ émis par l'aimant, les électrons du système \(\pi\) amorcent un mouvement circulaire qui induit un champ Ba dont les lignes principales sont figurées en vert.

Dans la zone de forte densité \(\pi\), c'est-à-dire entre les deux carbones, ce champ s'oppose au champ émis par l'aimant (diamagnétisme). Les lignes de champ se referment à l'extérieur de cette zone, de sorte qu'au voisinage des protons, le champ induit Ba s'ajoute au champ émis par l'aimant.

Pour retrouver Bo et la résonance, il faut donc appliquer aux protons éthyléniques un champ plus faible que dans le cas des alcanes. C'est la conséquence du phénomène d'anisotropie magnétique.

Comme pour les alcanes, la structure cyclique des alcènes n'affecte pas le domaine de résonance.