Problèmes de Synthèse

Partie

Question

Principe d'inertie pour systèmes pseudo-isolés et isolés - A (Référentiel barycentrique) (**)

Soient sur un plan horizontal parfait deux petits palets (du type à coussin d'air) (\(P_1\)) et (\(P_2\)), de masses respectives m et \(M = 2\textrm{ m}\) glissant sans frottement. Une barre de masse négligeable relie les deux palets.L'ensemble constitue le système \((S)\).

A un instant pris pour initial,

  • m est en \(M_1\) tel que\( \overrightarrow{OM}_1=2a\overrightarrow i,a>0\)

  • M est en \(M_2\) tel que \(\overrightarrow{OM}_2=-a\overrightarrow i\)

On communique à\( (P_1)\) la vitesse \(\displaystyle{\overrightarrow v_0=v_0\overrightarrow j}\) et\( (P_2)\) a une vitesse initiale nulle.

  1. Quelle est la nature de ce système ? Où est le centre d'inertie \(G\) ? Quel est son mouvement ? Donner l'expression vectorielle de \(\overrightarrow V_G\).

  2. Calculer le moment cinétique par rapport à \(G\) de \((S)\) à l'instant initial ; quelle est son expression à un instant t quelconque ?

  3. On se place ensuite dans le référentiel galiléen lié au centre d'inertie. On appellela\( \omega=\dot\theta\) vitesse de rotation de l'ensemble formé des deux palets et de la tige.

    A tout instant du mouvement, exprimer

    \(\displaystyle{\overrightarrow v_1=\overrightarrow v(m)\textrm{ et }\overrightarrow v_2=\overrightarrow V(M)}\)

    Dans le galiléen barycentrique, quelles sont les trajectoires de \((P_1)\) et de\( (P_2)\). Dessinez-les ainsi que les vecteurs vitesses.

Aide simple
  1. Utiliser la définition du centre d'inertie

  2. Tout mouvement complexe se décompose en mouvement de translation et mouvement de rotation : ici, les deux sont uniformes.

    Le principe d'inertie s'applique aux deux mouvements : somme des forces nulle et somme des moments nul.

Solution détaillée

Pour les questions 1, 2 et 4, on se place dans le référentiel du laboratoire. La question 3 se place dans le référentiel barycentrique.

  1. (S) est constitué des deux palets et de la tige de masse négligeable. Chaque palet est soumis à son poids, à la réaction du plan horizontal et une réaction due à la présence de la tige qui rigidifie l'ensemble. Pour chaque palet, le poids équilibre la réaction par absence de frottement et il ne reste que la réaction de la tige dirigée vers l'intérieur de celle-ci. L'ensemble est donc soumis en définitive à une somme des forces nulle : (S) est pseudo-isolé. Son centre d'inertie \(G\) est tel que

    \(\displaystyle{\overrightarrow{OG}=\frac{1}{M}\sum_{i=1}^Nm_i\overrightarrow{OM}_i}\)

    [On peut aussi écrire : \(\displaystyle{\sum_{i=1}^{N}m_i\overrightarrow{GA}_i=\overrightarrow0\Rightarrow m\overrightarrow{GP}_1+2m\overrightarrow{GP}_2=\overrightarrow0\;\overrightarrow{GP}_1=-2\overrightarrow{GP}_2}\)]

    On trouve, avec les valeurs de l'énoncé,\( \overrightarrow{OG}=\overrightarrow0\Rightarrow G\)  est en \(O\).

    Le centre d'inertie d'un système pseudo-isolé a un mouvement rectiligne uniforme. Sa vitesse s'obtient en appliquant l'additivité de la quantité de mouvement; étant constante, on peut la calculer à l'instant initial pour lequel \(\displaystyle{\overrightarrow p_2=\overrightarrow0}\):

    \(\displaystyle{\begin{array}{cccccc}\overrightarrow P&=&(m+2m)\overrightarrow v_G\\\overrightarrow P&=&\overrightarrow p_1+\overrightarrow p_2=M.v_0\overrightarrow j+\overrightarrow0\end{array}}\)

    d'où \(\displaystyle{\overrightarrow v_G=\frac{v_0}{3}\overrightarrow j}\)

  2. Calcul du moment cinétique : par rapport à \(O\) (ou par rapport à \(G\)). Le moment cinétique de \((S)\) est la somme des moments cinétiques de \((P_1)\) et \((P_2)\) :

    \(\displaystyle{\overrightarrow{\sigma/G}=\overrightarrow{\sigma_1/G}+\overrightarrow{\sigma_2/G}}\)

    A un instant \(t\) quelconque, le système étant pseudo-isolé, a son moment résultant nul donc :

    \(\displaystyle{\frac{\textrm d}{\textrm dt}\overrightarrow\sigma=\overrightarrow0\Rightarrow\overrightarrow\sigma=\textrm{Cste}}\)

    On peut le déterminer par sa valeur à l'instant initial :

    \(\displaystyle{\overrightarrow{\sigma_1/G}=\overrightarrow{GM}_1\wedge mv_0\overrightarrow j=2a\overrightarrow i\wedge mv_0\overrightarrow j=2amv_0\overrightarrow k}\)

    Le moment cinétique n'est pas nul, ce qui implique un mouvement de rotation du système dont le vecteur de base est \(\overrightarrow k\) , attaché à \(G\).

    Tout point de ce système décrit par rapport à l'axe de rotation \(\overrightarrow k\) , une circonférence de rayon égal à la distance à l'axe : par suite, la norme de la vitesse à un instant t quelconque s'écrit, avec \(\omega\) quelconque :

    Pour \((P_1)\) :\(\overrightarrow v_1=2a\omega\overrightarrow u_\theta\textrm{ avec }\overrightarrow u_\theta\) le vecteur tangent en \(M_1\) à la circonférence

    Pour \((P_2)\) :\( \displaystyle{\overrightarrow v_2=a\omega\overrightarrow u_{\theta_2}=-a\omega\overrightarrow u_{\theta_1}}\) car, au même instant \(\displaystyle{\overrightarrow u_{\theta_2}=-\overrightarrow u{\theta_1}}\).

    L'expression à un instant t quelconque donne :

    \(\displaystyle{\overrightarrow{\sigma/G}=\overrightarrow{\sigma_1/G}+\overrightarrow{\sigma_1/G}}\)

    \(\displaystyle{\begin{array}{cccccc}\overrightarrow{\sigma/G}&=&\overrightarrow{GM}_1\wedge\overrightarrow p_1+\overrightarrow{GM}_2\wedge\overrightarrow p_2\\&=&2a\overrightarrow u_\rho\wedge m2a\omega\overrightarrow u_\theta+(-a\overrightarrow u_\rho)\wedge(-2ma\omega\overrightarrow u_\theta)\\\overrightarrow{\sigma/G}&=&2am3a\omega\overrightarrow k\end{array}}\)

    On a montré plus haut que le moment cinétique était constant et avait pour valeur :

    \(\displaystyle{\overrightarrow{\sigma/G}=2amv_0\overrightarrow k}\)

    Ceci permet de montrer que le mouvement circulaire est uniforme car \(\omega\) est constant et tel que : \(3a\omega = v_0\)

    On retrouve le principe d'inertie pour un solide : si le solide est isolé, et possède un moment cinétique initial (donc un élan de rotation), chaque point du solide effectue un mouvement circulaire uniforme. Chaque point possède, évidemment, la même vitesse angulaire mais la vitesse linéaire dépend de la distance à l'axe de rotation.

  3. On se place dans le référentiel barycentrique nommé \(G\) et qui est ici galiléen. Le mouvement de translation rectiligne uniforme du centre d'inertie est alors annulé. On a donc seulement une rotation uniforme du système autour de \(G\).

Dans ce cas, la quantité de mouvement totale est nulle :

\(\displaystyle{\overrightarrow P=\overrightarrow0\Rightarrow\overrightarrow p_1=-\overrightarrow p_2\Rightarrow v_1=-2\overrightarrow v_2}\)